Les Amis de Foncourrieu
Les Amis de Foncourrieu

Jean Olivié : Marcillac au fil des siècles.

 

La légende raconte qu’un jour de 1338, une noble dame traversait les champs de Foncourrieu envahis par les ronces et les serpents. Soudain un énorme serpent ailé surgit et s’enroule autour d’une de ses jambes. Elle appelle la sainte Vierge à son secours. Celle-ci apparaît et écrase la tête du serpent avec son talon. En reconnaissance, la noble dame fait élever cette année là un oratoire à N.D. de Foncourrieu. Ce serait depuis qu’en souvenir l’anneau caractéristique des tassous  d’argent du vallon de Marcillac représente un serpent.

 

L’existence de cette chapelle est confirmée en ce lieu en 1351, dépendant du chanoine hebdomadier de Conques lorsqu’il est décidé par les autorités religieuses et civiles de Marcillac d’élever en ce lieu une léproserie, dans le jardin du sanctuaire, coté sud. Ce choix est approuvé par Mgr Gilbert de Cantobre, évêque de Rodez et par le Comte Jean d’Armagnac. Elle compte 4 lits. Les travaux débutent mais sont interrompus par la construction des remparts de Marcillac en 1351. Ils sont finalement achevés en 1380 grâce notamment aux subsides versés par Guillaume de Laparra pour que les paysans de ses terres de Gradels y aient accès.

Bientôt, les pèlerins sont si nombreux que l’on doit ajouter une nef pour abriter la statue que l’on peut encore y voir aujourd’hui.

 

L’église de N.D. de Foncourrieu est consacrée le 24 mai 1389. La pierre d’autel est de cette année là.

L’église attire en particulier les jeunes mamans qui en ces temps d’insécurité viennent implorer la protection de la Madone pour leurs enfants et faire offrande de laine du pays.

 

La statue de la Vierge en bois polychrome mesure 1.20 m. Elle représente marie à l’âge de 15 ans, son attitude est celle du Magnificat : une main repose sur son cœur, l’autre s’élève vers les cieux.

Vêtue d’une robe collante rouge ornée de grappe de raisins, elle porte une étroite ceinture et un élégant manteau bleu.

La couronne posée sur sa tète est une copie de celle qui fut confectionnée en 1901 pour la grande fête de son couronnement.

 

Le trésor possède un reliquaire en argent style renaissance contenant une parcelle du soulier et du manteau de la Vierge ainsi qu’une portion de son voile vénéré dans l’église de Ceignac. La chasse ogivale a la forme d’un petit édicule rectangulaire surmonté d’une croix et flanqué aux quatre extrémités d’un élégant clocheton . Elle possède des émaux, des pierreries et les monogrammes de Jésus et marie 

 

Les quatre médaillons dorés du retable du chœur représentent l’Annonciation, la Visitation, la naissance de Jésus et l’Assomption. Les niches latérales renferment les statues de sainte Anne et de St Jean-Baptiste. Au sommet du retable, le Seigneur avec de chaque coté un angelot.

 

Les retables de la nef figurent l’un l’Annonciation et l’autre la Nativité.

 

Les 4 fresques de la voute du chœur, peintes à la détrempe sur un enduit à la chaux, datées de 1680 représentent :

1/ Dieu le Père étendant sa main gauche sur la tête de la Vierge qui a les mains jointes et qui foule au pieds le dragon. L’exergue porte ces mots : «  Filia Dei Patris » fille de Dieu le Père. Au dessous un médaillon plus petit montre Marie consolatrice des affligés, assise sur son trône et recevant les malheureux qui implore sa maternelle protection.

2/ L’Annonciation avec son inscription « Sponsa Spiriti Sancti » épouse du St Esprit ; Au dessous sont représentés le jardin fermé, la fontaine scellée, symboles de sa virginité. Au dessus, on voit une représentation de la léproserie de Foncourrieu avec ses 2 tours flanquant le bâtiment.

3/ « Mater Dei Filii » mère du Fils de Dieu avec le théme de la nativité. En dessous, les pêcheurs entrainés par les liens du vice se prosternent aux pied de Marie.

4/ « Templum Totius Trinitatis » Temple de toute la Trinité avec la scène du couronnement de la sainte Vierge par la sainte Trinité.

Autour de ces 4 fresques, de petits cartouches contiennent les figures de la Vierge comme la rose, le cèdre, le plateau, le soleil, la lune … Des textes de St Bernard les accompagnent.

 

La voute de la nef est divisée en près de 200 petits carrés qui ont chacun un sujet distinct. On y trouve les diverses figures de Marie, les invocations des Litanies Lauretanes, le Christ sur une croix formées par un cep de vigne, St Jean Baptiste, St François de Salle, Notre-dame du Mont Carmel et du Rosaire et peut être l’auto-portrait du moine-peintre de 1703. La frise qui couronne les murs, formée d’arabesques, enchâsse les blasons des abbés de Conques et des bienfaiteurs de la chapelle. Il manquait une galerie de peintures au dessus de la tribune à l’emplacement d’un ancien escalier qui montait aux combles du sanctuaire. Il semble qu’un des premiers Frère des Ecoles Chrétiennes établis à Marcillac ait complété la décoration et qu’il en profita pour y fixer les traits du fondateur de son institut.

 

La face intérieure de la porte d’entrée est également ornée de peintures. Elles représentent Moïse priant sur la Montagne, Abraham immolant son fils, un religieux offrant la chapelle à Marie et un pèlerin apportant une béquille en ex-voto.

 

 

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